Royaume-Uni : le gouvernement taille déjà dans les prestations sociales

Rédigé le 28/03/2025
par Fanny Darcillon, L'inFO militante

Alors que le service public de santé est toujours plus à la peine au Royaume-Uni, le système de protection sociale est sous la menace de coupes budgétaires importantes. Et les annonces commencent à tomber.

Quels services publics subiront les coupes les plus drastiques, tandis que le gouvernement a annoncé qu'il jugeait nécessaire de réaliser d'importantes économies pour rééquilibrer le budget? Le 18 mars est tombée une première annonce faite par la ministre du Travail : une coupe de 5 miliards de livres par an (près de 6 miliards d'euros) dans les aides/prestations aux personnes (3,6 millions) handicapées ou malades. Le 26 mars, la chancelière de l'Échiquier (ministre des Finances), Rachel Reeves, doit prononcer sa «déclaration de printemps», deuxième annonce des prévisions du budget national après une première déclaration à l'automne. Dans un contexte où le PIB est reparti à la baisse en janvier et où le gouvernement cherche à augmenter le budget militaire, les finances publiques sont menacées d'austérité.

Outre les énergies vertes et la fonction publique ― qualifiée de bureaucratie! ―, le gouvernement vise donc la protection sociale. La ministre Rachel Reeves a jugé que ce système coûte trop cher et qu'il convient de le réformer. Sont pointées, entre autres, les dépenses liées aux indemnités de maladie, en forte augmentation. En 2024, elles s'élevaient à 65 milliards de livres (75,16 milliards d'euros), 25% au-dessus du niveau d'avant la crise du Covid. Le gouvernement prévoit qu'elles augmentent encore, à 100 milliards de livres d'ici la fin du mandat. Cette évolution est liée à un système qui pénalise notre économie en maintenant trop de personnes piégées dans des allocations chômage, estime Rachel Reeves.

Des millions de soins en suspens

Une pseudo-explication qui en outre ne peut occulter l'état alarmant du secteur de la santé et de la prévention au Royaume-Uni. En plus du bouleversement durable lié à la pandémie, le système de protection sociale doit faire face au vieillissement de la population, et ce, en subissant les effets de décennies de sous-investissements dans le National Health Service (NHS). Plus de sept millions de soins, dont des soins urgents, sont aujourd'hui en attente faute de lits ou de personnel pour les assurer. De quoi alimenter le cercle vicieux des arrêts maladie.