Acier décarboné: un premier pas pour préserver notre industrie

27 mars 2025


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Alors que la France est engagée dans la production d'acier décarboné au prix d'efforts considérables, les importations en provenance de pays sans contrainte environnementale inondent notre marché. Pour faire face à cette concurrence déloyale, des projets stratégiques comme la nouvelle ligne électrique vers Fos-sur-Mer se mettent en place. Le point avec Sylvain Ibanez, représentant syndical national FO d'ArcelorMittal.

 

Quelle est la situation ubuesque actuelle ?

Pour produire de l'acier décarboné, la France doit respecter des normes environnementales strictes. Cela lui impose de réduire sa production locale. Pendant ce temps, d'autres pays, qui ne sont soumis à aucune contrainte équivalente, inondent le marché européen avec leur acier non décarboné. Résultat : le premier producteur d'acier en France et en Europe est l'importation d'acier qui n'est pas décarboné. Un comble, alors même que nos industries investissent dans la transition écologique

Comment soutenir la production locale ?

Pour être efficace, la décarbonation nécessite une puissance électrique considérable. Dans cette optique, un projet stratégique est en cours : la construction d'une ligne à haute tension entre Fos-sur-Mer et Jonquières-Saint-Vincent, prévue pour 2028. Cette infrastructure vise à renforcer le réseau électrique de la région pour accompagner la décarbonation des industries locales. Elle permettra d'alimenter des sites comme ArcelorMittal et de développer de nouvelles aciéries électriques, capables de recycler de la ferraille existante — comme les carcasses de voitures — en réduisant les émissions de CO

Quels seraient les avantages concrets ?

Cette ligne aérienne de 400 000 volts acheminera l'électricité produite dans la vallée du Rhône vers la zone de Fos-sur-Mer. Elle permettra d'accélérer la décarbonation de cette zone fortement industrialisée, de soutenir le développement d'activités liées à la transition énergétique (datacenters, raccordement des navires à quai, électrification des usages domestiques comme les pompes à chaleur ou les véhicules électriques) mais aussi de garantir la souveraineté économique de la région et de créer des emplois verts. Ce projet est une étape majeure pour soutenir l'industrie locale, préserver les savoir-faire et encourager l'essor de nouvelles filières industrielles bas carbone.

Est-ce suffisant ?

Non. La production d'acier en France et en Europe a besoin de mesures de protectionnisme urgentes face à une concurrence internationale déloyale. C'est pourquoi FO Métaux se mobilise auprès des pouvoirs publics français et des institutions européennes pour que ces mesures soient mises en œuvre au plus vite.

FO Métaux s'engage à préserver la production d'acier en France, un leader environnemental et social. Nous luttons pour maintenir et développer nos compétences techniques, assurant ainsi notre indépendance industrielle et nos emplois, essentiels à la souveraineté de la France.

 

https://www.fo-metaux.fr/actualite/c/0/i/87439140/article-n-493